Ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »). ( Déconnexion /  p 6 « Quelle malchance »), est le moment douloureux à l’origine de cette dénaturation : l’homme depuis n’est plus un homme, pas même un animal puisque l’animal ne supporte pas l’asservissement, mais un serf. Il tente en revanche d'apporter une réponse à la seconde question : comment le renoncement à la liberté peut-il être durable, comment l'inégalité se reproduit-elle constamment ? Le premier risque et le plus général est celui de l’instrumentalisation. Et il pose une question troublante : comment peut-il se faire que « tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent ? Discours la Servitude volontaire par Estienne de La Boëtie, édition établie par A. Despond, Porrentruy, Les Editeurs des portes de France, 1943, 93 p. Œuvres politiques. ( Déconnexion /  Etienne de la Boétie. Ce sont les monarchomaques protestants qui les premiers, face aux persécutions, décidèrent de le publier en 1574 sous le nom de Contr’un. L’année 1547 est une année de transition : François Ier, qui avait entrepris une œuvre de centralisation monarchique, meurt et Henri II prend le pouvoir. C’est le peuple qui délaisse sa liberté et non le tyran qui la lui vole malgré lui. Etienne de La Boétie, Le discours de la servitude volontaire, texte établi par Pierre Léonard, édition conçue et réalisée par Miguel Abensour, (1Paris, Payot, 1976) Paris, Payot & Rivages, 2002. DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE OU LE CONTR’UN ETIENNE DE LA BOéTIE Depuis le XVIe siècle, la question redoutable demeure : pourquoi l’être humain com-bat-il pour sa servitude comme si son bonheur en dépendait ? Même si De La Boétie écrivit le discours en 1548 à l'âge de 18 ans, ce n’était jusqu’à 1576, 13 années après sa morte, que l’essai fut publié. Changer ), Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. La lecture et la compréhension de la Servitude volontaire sont soumises à deux risques contraires, ainsi qu’en témoignent la tradition critique et les formes de sa vulgarisation. Après des études de droit il est nommé en 1557 Conseiller au Parlement de Bordeaux, où il fréquenta Montaigne. C’est le principe de la désobéissance civile qui sera ensuite repris d’Henry David Thoreau à Gandhi. Le concept de servitude volontaire alimente également la réflexion sur les questions de notre rapport à l'informatique et au numérique dans son ensemble.[7],[8],[9]. Comment un homme arrive-t-il à dominer un peuple ? En réalité, elle provient de. D'abord, le peuple est engourdi par le théâtre et les passe-temps ludiques. – place accordée aux exemples concrets et imagés dans la démonstration : ex de la tumeur p 15. Le Royaume de France, alors dirigé par François 1er, connaît de très fortes tensions entre catholiques et protestants. Paris, E. Champion, 1923 (OCoLC)607910721: Named Person: Estienne de La Boétie; Estienne de La Boétie: Document Type: Book Ce n'est pas que l'homme nouveau ait perdu sa volonté, c'est qu'il la dirige vers la servitude : le peuple, comme s'il était victime d'un sort, d'un enchantement, veut servir le tyran. Ce qui est vrai, c'est la compréhension singulière qu'on a du texte ; pour accéder à la liberté, il faut n'être ni maître ni esclave. La Boétie découvre, par glissement hors de l'Histoire, que la société où le peuple veut servir le tyran est historique mais qu'elle n'est pas éternelle et n'a pas toujours existé, qu'elle a une date de naissance et que quelque chose a dû nécessairement se passer, pour que les hommes tombent de la liberté dans la servitude : Sa radicalité philosophique, pour le XVIe siècle, est vertigineuse. Réimpression de l'édition de Paris, 1923 Apparition et publication du « Discours de la servitude volontaire ». », « servent sans regret et font volontairement ce que leurs pères n’auraient fait que par contrainte. La servitude n'existe que parce qu'elle est volontaire. Face à l’individu qui s’est soumis, La Boétie refuse d’opposer les bons princes aux mauvais tyrans. Mais cette édition hâtée empêcha Montaigne (grand ami de La Boétie) de l’inclure dans ses Essais qu'il avait écrits comme « écrin » pour ce discours, de peur de passer pour un calviniste et de discréditer l’œuvre. », On attribue à tort, semble-t-il, la citation suivante à ce texte, car elle ne peut être trouvée dans aucun des principaux textes publiés : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ». L'Homme qui connaît la liberté n'y renonce que contraint et forcé. Or, celle-ci est contingente, et non pas inévitable. Voila l'idée principale de cet opuscule, écrit par un jeune garçon entre 16 et 18 ans en 1546-1548. Les textes sont alors des instruments de bataille. Dans son Éloge de la folie, l’humaniste Érasme fait parler la Folie qui adresse de violents reproches aux « gens de cour ». La Boétie a élaboré une réflexion très originale pour son époque. Il affirme l’humanité du roi. Seule la servitude de l’homme permet au tyran de rester au pouvoir, l’obéissance est un préalable à la violence. ( Déconnexion /  […] Quelle condition est plus misérable que celle de vivre ainsi n’ayant rien à soi et tenant d’un autre son aise, sa liberté, son corps et sa vie ! Objet d’étude : la question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours. ( Déconnexion /  « quel malencontre a été cela, qui a pu tant dénaturer l’homme, seul né de vrai pour vivre franchement [librement] ; et lui faire perdre la souvenance de son premier être, et le désir de le reprendre ? … Ce texte (ô combien actuel) analyse les rapports maître-esclave qui régissent le monde et reposent sur la peur, la complaisance, la flagornerie et l'humiliation de soi-même. Humanisme et la politique dans le Discours de la servitude volontaire. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature. Ce texte est en partie une réplique aux écrits de Machiavel. Il ne faut pas seulement qu’ils fassent ce qu’il ordonne, mais aussi qu’ils pensent ce qu’il veut, et souvent même, pour le satisfaire, qu’ils préviennent aussi ses propres désirs. Il est issu d’une famille de petite noblesse de robe. Dès l’entame du discours, La Boétie cite Homère en reprenant un propos d’Ulysse : « Il n’est pas bon d’avoir plusieurs maîtres… », – culture élargie ;: ex du « grand turc » p 10, – la question de la liberté de l’homme / son droit et sa capacité à l’exercer, – la séparation des pouvoirs Souverain/ Dieu. Etymologie : du grec « polis » qui désigne la cité (ce qui a un rapport aux affaires publiques). Writings. », « La première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude », « la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c'est qu'ils naissent serfs et qu'ils sont élevés dans la servitude », « S’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de régner est toujours à peu près la même. C’est un réquisitoire contre l’absolutisme. Publié par Dubrevetaubac à 02:52. Le titre : on note le paradoxe du titre « servitude volontaire » qui souligne d’emblée l’originalité de la réflexion de La Boétie. du “Discours de la servitude volontaire” de La Boétie, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance» 3, t. 63, 2001, pp. – phrases souvent courtes et martelées : anaphores, des jeux d’antithèses, des parallélismes de construction. D’autant que le discours a été distribué initialement sous forme de manuscrit mais n’a jamais été publié par La Boétie. P 3 « C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ». Et après le massacre de la Saint-Barthélemy se posait légitimement pour eux la question de leur relation au tyran et de la nécessité de s’en libérer. – de poèmes en latin et en français. L’une des raisons de ce maintien de la servitude est que les tyrans usent de plusieurs stratagèmes pour affaiblir le peuple. L’originalité de la thèse soutenue par La Boétie est de nous démontrer que, contrairement à ce que beaucoup s’imaginent quand ils pensent que la servitude est forcée, elle est en vérité toute volontaire. Résumé du document. Apparition et publication du « Discours de la servitude volontaire ». Étant un texte si controversé, il fut diffusé par les Dans le système féodal, c’est une personne attachée à une terre dont les biens et le travail sont la propriété du seigneur qui détient la terre. En insistant sur les éléments du corps, il rabaisse le souverain à l’état de corps humain et lui ôte toute dimension divine. 1545, éditions les Mille et une nuits, n° 76. Elle concerne, énoncée en termes modernes, l'origine de l’État. C'est à un relativisme sceptique que le Discours invite à penser[réf. Ce n’est pas tout de lui obéir, il faut lui complaire, il faut qu’ils se rompent, se tourmentent, se tuent à traiter ses affaires et puisqu’ils ne se plaisent que de son plaisir, qu’ils sacrifient leur goût au sien, forcent leur tempérament et le dépouillant de leur naturel […] Est-ce là vivre heureusement ? C'est là « le secret et le ressort de la domination, le soutien et le fondement de toute tyrannie » : rendre ces gens « complices » des « cruautés » du tyran, les asservir en leur donnant l'occasion de dominer d'autres à leur tour. Les hommes sont responsables de leur assujettissement au pouvoir. Car la servitude est contraire à l’état de nature : Humanisme et la politique dans le Discours de la servitude volontaire. 551-565. Publié en latin, par fragments en 1574, puis intégralement en français en 1576, il a été écrit par La Boétie probablement à l'âge de 16 ou 18 ans[1]. La liberté c'est ce que nous sommes, et si vous n'êtes pas libre, c'est que vous avez renoncé à votre désir. Le Malencontre : origine de la dénaturation, De la pérennité de la tyrannie comme modèle de domination, « quel malencontre a été cela, qui a pu tant dénaturer l’homme, seul né de vrai pour vivre franchement, « les bêtes… ne se peuvent accoutumer à servir, qu’avec protestation d’un désir contraire… », « Ce qu’il y a de clair et d’évident pour tous, et que personne ne saurait nier, c’est que la nature, premier agent de Dieu, […] nous a tous créés et coulés, en quelque sorte au même moule, pour nous montrer que nous sommes tous égaux, ou plutôt frères. La Boétie rédige ce texte, selon le témoignage de Montaigne, avant ses dix-huit ans ; peut-être y est-il revenu par la … – Joug : pièce de bois qui permettait d’attacher le bœuf à la charrue. Séquence 1 L’Humanisme et la réflexion sur le pouvoir OI : Discours de la servitude volontaire. La servitude volontaire est une énigme. – habitude et oubli de sa liberté originelle. Sur le fond de quelques écrits sans grande importance se détache pourtant un texte appelé à devenir l’un des sommets de la pensée humaniste : le Discours de la servitude volontaire. Mais ceux qui n'ont jamais connu la liberté « servent sans regret et font volontairement ce que leurs pères n’auraient fait que par contrainte. Paris, E. Champion, 1923 (OCoLC)551580313 Online version: Barrère, Joseph. Étienne de La Boétie s’étonne dans son Discours de la servitude volontaire que les sociétés semblent systématiquement présenter l’anomalie où une minorité entraîne une majorité à se soumettre à elle. – pourquoi la dénaturation de l'homme a-t-elle eu lieu ? Ils font parfois, avant de commettre leurs crimes, de beaux discours sur le bien général et la nécessité de l’ordre public. Discours de la servitude volontaire: Discours de la servitude volontaire «Parce que c'était lui, parce que c'était moi» dans un extrait de cette œuvre intitulé De l'amitié (1580) Juvenilia Rhétorique et poétique de l’œuvre de jeunesse En respectant bien la méthode (clarté, justification par des exemples, pas de paraphrase et réflexion logique et argumentée), vous ne devriez pas avoir de problèmes pour commenter le Discours de la servitude volontaire, un texte majeur de la littérature du XVIème siècle! Est-ce même vivre ? », « le secret et le ressort de la domination, le soutien et le fondement de toute tyrannie », « asservir les sujets les uns par le moyen des autres », « ne sont grands que parce que nous sommes à genoux », « cinq ou six ont eu l’oreille du tyran […]. Une majorité a alors intérêt à la tyrannie. l'humanisme et la politique dans le "discours de la servitude volontaire" Étude sur les origines du texte et l'objet du discours d'Etienne de la Boëtie. Le registre polémique désigne des propos qui opèrent comme des armes dans une confrontation de points de vue. […] Quelle condition est plus misérable que celle de vivre ainsi n’ayant rien à soi et tenant d’un autre son aise, sa liberté, son corps et sa vie ! Il établit ainsi un modèle de la servitude, des causes de son apparition à celles de son maintien qu’il s’agit d’établir ici. Le pouvoir n’est pas d’origine divine, mais vient bien de la servitude des hommes. ... L'humanisme : Boétie, Discours de la servitude vol... Réflexions sur l'esclavage des nègres, Condorcet. Marcel Conche résume cette pyramide des intérêts en une formule : « le tyran tyrannise grâce à une cascade de tyranneaux, tyrannisés sans doute, mais tyrannisant à leur tour »[4]. On note la forte présence des champs lexicaux du pouvoir et de la politique. ‎Publié en 1576, Le Discours de la servitude volontaire est l'oeuvre d'un jeune auteur de dix-huit ans. Un point de vue : La Boétie, en énonçant son discours, ne se positionne pas comme maître à penser, ni comme détenteur de la vérité : ceux qui affirment détenir la vérité sont en vérité ceux qui détiennent la maîtrise. Il est donc extrêmement paradoxal que le peuple recherche sa propre servitude. Discours de la servitude volontaire, introduction : La Boétie écrit Discours de la servitude volontaire en 1547, alors qu’il n ‘a que 18 ans. GT2 : La remise en question du pouvoir dans la littérature calédonienne. Un tyran peut-il régner sur un peuple d'Hommes Libres ? En respectant bien la méthode (clarté, justification par des exemples, pas de paraphrase et réflexion logique et argumentée), vous ne devriez pas avoir de problèmes pour commenter le Discours de la servitude volontaire, un texte majeur de la littérature du XVIème siècle! Or, ces courtisans sont encore moins libres que le peuple opprimé : « Le laboureur et l’artisan, pour tant asservis qu’ils soient, en sont quittes en obéissant ; mais le tyran voit ceux qui l’entourent, coquinant et mendiant sa faveur. Avertissez-moi par e-mail des nouveaux commentaires. Comment ne pas rentrer dans la servitude ? Il comporte également le terme DISCOURS : écrit didactique traitant d’un sujet précis, développement conduit de manière méthodique, démonstration. Changer ). Il est nommé conseiller au parlement de Bordeaux en 1553 où il rencontrera Montaigne : c'est le début de … », « on ne regrette jamais ce que l’on n’a jamais eu », « soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres », Audiolivre : Discours de la servitude volontaire, Document original sur Gallica (BNF) : Discours de la Servitude volontaire / La Boétie, Étienne de (1530-1563), https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Discours_de_la_servitude_volontaire&oldid=177286276, Article manquant de références depuis mai 2017, Article manquant de références/Liste complète, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page utilisant le modèle Autorité avec un paramètre local, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, « Il y a trois sortes de tyrans. « Ce qu’il y a de clair et d’évident pour tous, et que personne ne saurait nier, c’est que la nature, premier agent de Dieu, […] nous a tous créés et coulés, en quelque sorte au même moule, pour nous montrer que nous sommes tous égaux, ou plutôt frères. Qu'importe en effet que le prince soit d'un naturel aimable ou cruel : n'est-il pas, de toute manière, le prince que le peuple sert ? p 5). »[6]. De cette façon il revient sur la théorie des deux corps et la remet en cause. La Boétie considère donc le passage de la liberté à la servitude « sans nécessité » et affirme que la division de la société entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent est « accidentelle ». ». Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. ». Le Discours de la servitude volontaire est une œuvre d’Etienne de La Boétie, dont l’influence sur la philosophie politique est très grande. Mais rien ne permet à l’auteur de comprendre pour quelles raisons les hommes renoncèrent à la liberté. Publié en latin, par fragments en 1574, puis intégralement en français en 1576, il a été écrit par La Boétie probablement à l'âge de 16 ou 18 ans1. Même si De La Boétie écrivit le discours en 1548 à l'âge de 18 ans, ce n’était jusqu’à 1576, 13 années après sa morte, que l’essai fut publié. Un jeune homme de 18 ans, avec toute la morgue de son âge, écrit un pamphlet violemment polémique qui restera connu sous le nom de Discours de la servitude volontaire. La question a été reformulée à partir de nouvelles approches qui tentent d'y répondre. « Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie. Absolutisme : système de gouvernement où le souverain possède une puissance de droit divin et sans limites constitutionnelles. Est-ce même vivre ? La Boétie condamne ainsi ces « drogueries » : « je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul ». GT 1 : Le tyran dans l’Antiquité. La servitude volontaire est une énigme. Son œuvre est entièrement posthume et se compose de : – traductions des grecs Xenophon et Plutarque (formation humaniste) + traduction de l’Arioste, poète italien du XV°. Il rédigea également des poèmes d’amour quelque peu pétrarquistes inspirés par sa femme. L’homme est par nature libre (cf. Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes. La puissance subversive de la thèse développée dans le Discours ne s’est jamais démentie. La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés comme tels. Il fut ensuite repris par des auteurs comme Henri Bergson ou Simone Weil ou Pierre Clastres, anthropologue qui a étudié des sociétés sans pouvoir étatique, inspirant tous ceux qui n’ont pas fini de s’étonner que « dans la balance sociale, le gramme l’emportait sur le kilo ». Dans cet essai, écrit à l’âge de 18 ans, La Boétie cherche à libérer l’homme, en vue de son bonheur, de toutes les servitudes qu’il se laisse imposer. Paris, E. Champion, 1923 (OCoLC)551580313 Online version: Barrère, Joseph. Le corps physique renvoie au pouvoir temporel. Changer ), Vous commentez à l’aide de votre compte Google. analyse les rapports maître-esclave qui régissent le monde et reposent sur la peur, la complaisance, la flagornerie et … Ce texte est particulièrement polémique. Séquence 4 : Etude en Œuvre intégrale du « Discours de la servitude volontaire » de Etienne de la Boétie, – La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVI° à nos jours, Séance 1 : contextualisation et première approche de l’œuvre. L’année 1547 est une année de transition : François Ier, qui avait entrepris une œuvre de centralisation monarchique, meurt et Henri II prend le pouvoir. ». Ami de Montaigne, à qui il confia son manuscrit, Etienne de La … » Comme le précise La Boétie, « on ne regrette jamais ce que l’on n’a jamais eu ». ». De la servitude volontaire ou Contr’un, suivi de Mémoire touchant l’édit de Janvier 1562. Étienne de La Boétie s’étonne dans son Discours de la servitude volontaire que les sociétés semblent systématiquement présenter l’anomalie où une minorité entraîne une majorité à se soumettre à elle. Séquence 4 : Etude en Œuvre intégrale du « Discours de la servitude volontaire » de Etienne de la Boétie OE : - Humanisme et Renaissance - La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVI° à nos jours Séance 1 : contextualisation et première approche de l’œuvre Etape 1 : Présentation de… On note également de nombreuses références à des auteurs antiques. La Boétie cherche à comprendre pourquoi l’homme permet au tyran d’accéder au pouvoir et d’y rester. Ce qui est désigné ici, c'est bien ce moment historique de la naissance de l'Histoire, cette rupture fatale que constitue dans l’histoire de l’humanité la naissance de l’État. Nathalie SOUBRIER Septembre 2015 ŒUVRE INTEGRALE ni quatre, ni mille : c'est je ne sais quelle quintessence : LA BOETIE, DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE, 1576.Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme. De ce point de vue, le discours de La Boétie n’est pas le sous-produit tardif d’un Humanisme européen indifférencié ; il porte toute la vigueur de la Renaissance française, non pas celle que l’on identifie à la seule cour : une renaissance des anciens héros et et des anciens orateurs, mais en français dans le but de permettre la renaissance d’une « franchise » et d’un ancien esprit … Ces cinq ont six cents qui profitent sous eux, et qui font de leurs six cents ce que les six sont au tyran […] ces six cents en maintiennent sous eux six mille… », « Le laboureur et l’artisan, pour tant asservis qu’ils soient, en sont quittes en obéissant ; mais le tyran voit ceux qui l’entourent, coquinant et mendiant sa faveur. Discours de la Servitude volontaire (texte intégral). Ce sont ceux qui ayant d’eux-mêmes l’esprit droit, l’ont encore rectifié par l’étude et le savoir. DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE OU LE CONTR’UN ETIENNE DE LA BOéTIE Depuis le XVIe siècle, la question redoutable demeure : pourquoi l’être humain com-bat-il pour sa servitude comme si son bonheur en dépendait ? Publié par Dubrevetaubac à 02:52. Il composa notamment les Vingt-neuf sonnets que Montaigne inséra au coeur du livre I des Essais. C’est ce que lui reproche La Boétie. Ce pamphlet est antimonarchique. Paris, E. Champion, 1923 (OCoLC)607910721: Named Person: Estienne de La Boétie; Estienne de La Boétie: Document Type: Book Le Discours de la servitude volontaire est un essai écrit par Étienne de La Boétie en 1576 contre l'absolutisme et la tyrannie. Mais l'idéologie, les passe-temps ludiques et les diverses superstitions ne peuvent endormir que le « gros populas », et non pas les « hommes bien nés » et cultivés. Le point central de la domination est ainsi le refus par le moi, le je, de s'assumer comme liberté. La dernière modification de cette page a été faite le 4 décembre 2020 à 22:14. Le système politique visé par La Boétie est celui de la monarchie absolue : – régime politique dans lequel le pouvoir du roi est légitimé par la volonté de Dieu. "Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres." L’argumentation indirecte , elle, suppose une prise de position implicite qui passe par des détours comme le récit (ex de la fable ou du conte). – adj : qui a un rapport avec la société organisée, qui est relatif aux affaires de l’Etat. Il s’agit donc d’une argumentation directe : le propos est explicite, il se présente comme un texte visant à démontrer, à convaincre. L’originalité de la thèse de La Boétie est contenue tout entière dans l’association paradoxale des termes « servitude » et « volontaire ». Sans ce consentement, la domination ne serait rien : « soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres ». P 5 « la nature, ministre de Dieu, gouvernante des hommes, nous a tous créés et coulés en quelque sorte dans le même moule, pour nous montrer que nous sommes tous égaux, ou plutôt frères. En 1789 apparaît le Discours de la servitude volontaire traduit en français d’aujourd’hui, dans un ouvrage intitulé : Discours de Marius, plébéien et consul, traduit en prose et en vers français du latin de Salluste…, par l’Ingénu, Soldat dans le régiment de Navarre. Ce sont ceux qui ayant d’eux-mêmes l’esprit droit, l’ont encore rectifié par l’étude et le savoir. « Toujours en est-il certains qui, plus fiers et mieux inspirés que les autres, sentent le poids du joug et ne peuvent s’empêcher de le secouer ; qui ne se soumettent jamais à la sujétion […] Ceux-là ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants encroûtés, de voir ce qui est à leurs pieds, sans regarder ni derrière, ni devant ; ils rappellent au contraire les choses passées pour juger plus sainement le présent et prévoir l’avenir. Il a fréquenté La Pléiade et s’est essayé à la poésie. "[5], Un parallèle a pu être dressé entre l'œuvre de La Boétie et celle de Rousseau : « Comment l’homme, que sa naissance et sa nature font libre, peut-il pourtant supporter la réalité universelle de la domination et de la servitude ? Ce registre vise à donner de la force aux idées énoncées pour mieux dénoncer. Combien, sous les apparences trompeuses, croient que cette obéissance est obligatoirement imposée. – Substantif : art de conduire les affaires de l’Etat, science et pratique du gouvernement de l’Etat. D’autres copies manuscrites du Discours sont conservées dans des bibliothèques fran-çaises, dont une à la BnF dans la collection Dupuy. La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés comme tels.