Atomicité : Caractéristique envisageable dans un capitalisme de petites unités. Il est en particulier très opposé au projet de Proudhon de crédit réciproque, que reprendront les mutuellistes français de son temps, notamment ceux qui écrivent dans le Courrier français. La théorie de l’équilibre général de Walras A- Le cadre d’analyse : la concurrence pure et parfaite et une économie d’échanges Dans une économie de concurrence parfaite, les échanges qui se déroulent sur chaque marché (celui des biens et services et celui de chacun des facteurs de production) se déterminent grâce à la fixation de prix d’équilibre tels qu’il ne soit pas possible d’imaginer une … Cette étude...où se fera-t-elle ? Parfois aussi, il donne son avis sans avoir été consulté. Concernant les impôts progressifs, il a selon lui plusieurs défauts : il favorise la tendance au gaspillage de l'Ãtat, décourage les individus, freine l'émulation et rend obligatoire la fraternité, ce qui est pour Walras contraire à la nature humaine [158]. « Nous voulons bien que lâarmée sociale ramasse ses traînards, nous demandons seulement qu'elle ne règle pas sa marche sur la leur, sous peine de ne compter bientôt que des traînards (EPA, 284) »[125]. Durant sa maturité intellectuelle, il voit le libre arbitre comme un fait empirique et note à cet égard : « J'ai toujours pris le fait de la volonté libre de l'homme comme un fait d'expérience, sans lui accorder ni plus de valeur métaphysique ni moins de valeur scientifique qu'aux faits de la végétation et de la vie[139] ». Pour Walras, à la suite de Platon, « la science étudie non les corps, mais les faits dont les corps sont le théâtre ». L'Ãtat ne doit pas dépendre des individus et doit rester indépendant du monde économique. Pour Walras, l'abstraction permet de concevoir à la fois l'individu sans l'Ãtat et sans individu[pas clair] . La dernière modification de cette page a été faite le 11 février 2021 à 14:53. Les seize premiers chapitres de son livre EEPP sont consacrés aux échanges de biens consommation. Malgré tout, ce congrès le fait remarquer par Louis Ruchonnet, un homme politique de Lausanne appelé à un grand avenir[9]. Pour lui « la science économique existe en ce qui concerne une grande partie du comportement économique, que le libre arbitre existe ou non »[143]. Pour l'économiste de Lausanne, il est impossible de déterminer hors marché les éléments de base du prix de revient qui sont le travail, les richesses naturelles[153]. Toujours selon Hervé Dumez[69], cela tient sans doute « à sa biographie: toute sa jeunesse est hantée par l'histoire des sciences et sur son imaginaire planent les ombres de Kepler, Newton, Laplace, Lagrange ». Chez Walras, la justice de l'Ãtat n'a pas à corriger les inégalités naturelles, physiques ou économiques. Walras dans les leçons 35 et 36 des Ãléments d'économie pure, insiste sur le fait que le progrès économique ne peut être envisagé que dans une perspective dynamique de long terme où l'on assiste à des variations des coefficients techniques de production. Le flux d'entrée se stabilise puis se tarit lorsque le prix du marché devient égal au coût moyen de production (situation où le profit devient nul). », « [il] croit à la liberté absolue, sans pour autant admettre son résultat inévitable qu'est l'inégalité », « détruire le parasitisme de l'argent », « le plus souvent ne peut que montrer le but : c'est à l'économie politique à trouver les moyens. Tout d'abord, il veut en finir avec la division de l'économie introduite par Jean-Baptiste Say entre production, distribution et consommation de richesse[28]. En effet, chez Adam Smith le prix ressort de la pratique et les prix tendent vers l'équilibre, il n'y a pas comme chez Walras équilibre antérieur à l'échange[83]. S'il comprend l'utilité d'un hypothétique état d'équilibre statique, il n'en cherche pas moins à développer une version dynamique du schéma walrassien et à le tester empiriquement[187], Les écrits et l'enseignement de Henry Schultz ont fait aussi énormément pour la diffusion de la pensée de Walras. Il faut d'abord bien noter que Walras distingue le marché des capitaux, c'est-à -dire des biens de capital du marché du capital « où se loue le capital monnaie. Les prix des capitaux se forment sur le marché des capitaux neufs où ceux qui veulent produire plus achètent les nouvelles machines et autres biens de capital à d'autres entrepreneurs.[105]. Selon Ghislain Deleplace[73], « la rareté est le concept synthétique qui rend compte [des]...deux aspects de la définition de la richesse, l'utilité et la limitation de la quantité ». - Dans un cadre de concurrence pure et parfaite ( avant d'envisager l'oligopole), Walras étudie l'équilibre entre quantité d' offre et quantité de demande et les rapports d'échange ou prix relatifs. Cet accent mis sur le capital et le crédit s'explique par la volonté de Walras de démocratiser la société en démocratisant le capital et le crédit, et explique selon Bourdeau pourquoi Walras mise plus sur le progrès économique que sur le progrès technique[113]. De même ici la rareté et l'abondance ne s'opposent pas l'une à l'autre: quelque abondante qu'elle soit est rare, en économie politique, dès qu'elle est utile et limitée en quantité, exactement comme un corps a de la vitesse, en mécanique, dès qu'il parcourt un certain espace en un certain temps[74]. Lisez cet article pour en savoir plus sur la concurrence pure, la concurrence parfaite et la concurrence imparfaite! Léon WALRAS (1834- 1910) 1) La théorie de l'échange et de la production. En 1971, Arrow et Frank Hahn vont construire un modèle de type walrassien purement virtuel en recourant à un super commissaire priseur[202]. S'il a profondément marqué l'histoire de la science économique c'est en grande partie par l'influence qu'il a exercée sur des économistes majoritairement de langue anglaise. Chaque marché doit remplir les conditions suivantes : L’atomicité du marché. Il écrit [186] : « Le professeur Walras est un des premiers à correctement concevoir l'entrepreneur comme un agence qui d'un côte achète des productions ... et de l'autre vend des produits sur des marchés interdépendants. Dans la seconde édition, il met en avant l'encaisse désirée par les agents et n'en fait pas une partie intégrante de sa théorie de l'équilibre général (ce qu'il ne fait que dans la quatrième édition)[100]. Ils supposent que les prix sont annoncés par un agent particulier, qu'ils appellent le market participant, qui le fait en cherchant à rendre minimum les écarts entre les offres et les demandes des ménages et des entreprises. L'Ãtat est vu comme doté d'une rationalité supérieure aux individus dans le domaine qui est le sien[173] . La principale condition de la concurrence parfaite est qu'il existe, à tout moment, des prix donnés, ou « affichés », pour les biens présents et futurs, dont les agents sont « preneurs ». Par ailleurs, il pose l'existence de n équations telles que la somme de tout ce quâune personne vend soit égal à ce quâelle achète. Les capitaux fonciers (appelés aussi terre) donnés par la nature ; les capitaux personnels (personnes) rémunérés par les salaires, et les capitaux proprement dits, produits comme les biens de consommation et à ce titre variables [93]. L'économie pure est là pour aider à régler les problèmes importants et non résolus de l'économie appliquée et de l'économie sociale. Ces écrits sont centrés sur la question de la répartition équitable de la richesse sociale[118] et portent sur la nature humaine, sur la justice, sur le rôle de l'Ãtat et son financement, ainsi que sur la place de l'histoire. Si, pour Walras, Quesnay est le fondateur de l'économie politique et non Adam Smith, cela tient principalement à trois raisons : l'aspect mathématique, l'importance accordée par la physiocratie à la concurrence[35] et la volonté du fondateur de l'école de Lausanne de se démarquer de Jean-Baptiste Say qu'il place dans la lignée du philosophe économiste écossais[36]. ». Il distingue deux types de faits : Le fait que Walras introduise à partir de la seconde édition des Ãléments d'économie pure la notion de « science morale pure ou histoire[52] », qu'il inclue en 1898 dans Esquisse d'une doctrine économique et sociale dans la cénonique générale (science abstraite et rationnelle comprenant « l'éthique pure et l'économique pure ») provoque actuellement un certain « embarras » chez les spécialistes de Walras. Dans sa théorie du crédit, Walras distingue le crédit personnel basé sur la confiance et le crédit réel basé sur une hypothèque ou sur le gage d'un bien. Le premier économiste américain qui a utilisé des méthodes et perspectives walrasiennes est Irving Fisher dans les années 1890[184]. Le taux de revenu net, « sous-produit de la théorie des biens en capital »[107] entre dans toutes propositions d'offres et de demandes tandis que le prix des biens en capital est évincé. Mais Walras insiste également sur l'économie sociale, un point important pour Ruchonnet. publicité. Sur ce point, Pierre Dockés[110] souligne que Walras néglige le progrès technique puisqu'il raisonne toujours dans le cadre d'une dynamique de long terme à la Ricardo, avec croissance de la rente, décroissance du profit et constance des salaires nominaux (réels chez Ricardo). Selon une vieille habitude, qui ne persiste qu'en France, la concurrence « pure et parfaite » comporte, comme son nom l'indique, deux volets : la « pureté », d'une part, la « perfection », de l'autre. De là, on peut atteindre l’équilibre général qui est celui de l’ensemble des marchés, formalisé par Arrow et Debreu. Selon Walras, l'Ãtat devrait intervenir sur la marché du travail pour fixer la durée (il soutient la journée de huit heures), pour assurer le respect d'un minimum d'hygiène et pour encadrer la fixation du prix du travail. L'important chez Walras est « de produire pour la production et non pour la consommation ». Le marché de la concurrence pure et parfaite (CPP) est due à un libéral français, Léon Walras (1834-1910), qui … « Si le blé et si l'argent ont de la valeur, c'est parce qu'ils sont rares, c'est-à -dire utiles et en quantité limitée [75] ». L'offre étant atomisée, aucune entreprise n'a d'influence sur le prix du marché qui est déterminé par la loi de l'offre et de la demande globale. Dans cette section, Walras fait de la monnaie et du crédit une « pièce de sa théorie générale de l'équilibre ». Elle préfère confier cette tâche aux facultés de droit et créer, en 1877, une quinzaine de chaires d'économie dans ces établissements[45]. C'est lui encore qui a d'abord envisagé d'écrire une réfutation de Proudhon avant de transmettre ce projet à son fils qui devient sous sa plume L'économie politique et la justice. C'est elle qui permet de bâtir une théorie solide des prix et qui condamne la théorie classique à ne plus être qu'un cas très spécial[71]. Ils rédigent deux articles qui font le point sur l'homme et l'Åuvre. Louis Ruchonnet, ami de Jules Ferry et membre du parti radical vaudois, alors conseiller d'Ãtat chargé de l'Instruction publique et des Cultes pour le Canton de Vaud veut créer une université de recherche. Donc c'est une chose essentiellement opposée à la justice commutative que tous les hommes ne jouissent point, dans lâÃtat des mêmes conditions sociales générales, car ainsi les uns sont favorisés et les autres sont entravés dans l'accomplissement de leur destinée. Si après 1820 rares sont ceux qui se réclament des physiocrates, Eugène Daire a fait malgré tout publier en 1846 leurs principaux textes tout en négligeant le Tableau économique[33] dont il est peu probable, selon Christophe Salvat[34], qu'il ait « joué un rôle majeur dans l'élaboration du système d'équilibre général de Walras ». concurrence pure et parfaite), alors on démontre les Théorèmes de l’économie du Bien-être : Tout équilibre général est un optimum économique, et à tout optimum économique peut être associé un prix qui en fasse un équilibre général. Ces conditions permettent d’obtenir un équilibre sur un marché, c’est l’équilibre partiel théorisé par Walras. Cette satisfaction doit être supérieure à l’effort consenti pour l’acquérir. Pour cela, ils vont utiliser les travaux de Nash sur l'utilité de la théorie des jeux dans la démonstration de l'existence d'un équilibre dans un jeu à plusieurs personnes[201]. - Dans un cadre de concurrence pure et parfaite ( avant d'envisager l'oligopole), Walras étudie l'équilibre entre quantité d' offre et quantité de demande et les rapports d'échange ou prix relatifs. Donc l'équilibre général existe. Dans les années trente de nombreux économistes et mathématiciens proches de Vienne vont s'intéresser à la notion d'équilibre général. L'équipe dirigeante de cette banque se compose de bon nombre de personnes promises à un bel avenir politique : Léon Say (1826-1896), futur ministre des finances, Jules Simon, futur Président du Conseil, le Duc Louis Decazes, futur ministre des affaires étrangères[11]. Des hypothèses irréalistes. Dans la première partie, intitulée Introduction à la question sociale, il traite de l'origine de la société, de l'intérêt et de la justice et dessine les grands traits de sa conception de la méritocratie[115]. Dans cet ouvrage, Walras veut apporter sa réponse au débat sur l'économie politique qui a opposé Proudhon et Bastiat dans les années 1848. Ce modèle pouvant porter les caractéristiques d'un modèle réputé être idéal le plus souvent pour les penseurs libéraux, mais aussi pour certains théoriciens comme Enrico Barone ou Oskar Lange qui y voient l'objectif d'un État socialiste. Il a voulu dire par là que l’équilibre de concurrence parfaite permettrait le plein emploi de tous les facteurs de production : toute la population active serait occupée et … ». Son programme de recherche vise à substituer à la division production/distribution/consommation celle la division économie pure/économie appliquée/économie sociale et à promouvoir l'économie mathématique[15]. Par ailleurs, il doit subvenir aux besoins du fils et de la personne - une mère célibataire, - avec laquelle il vit maritalement [5]. Par contre, il est influencé par l'école démocratique d'Ãtienne Vacherot. L'idée étant que les capitalistes épargnent en monnaie, non pas en biens de capital. On présente souvent la vente aux enchères comme étant un type de vente s'approchant du marché théorique, du moins du côté des acheteurs (multiplicité, entrée-sortie libre, information universelle et instantanée, etc.). Walras se voit reprocher de vouloir mettre la liberté en équation et de disjoindre l'économie du social à travers le recours à la modélisation. Jean-Gustave Courcelle-Seneuil [38] écrit par exemple que « la tâche de l'économie politique est aujourd'hui remplie ou peu s'en faut. Dans un second modèle, il suppose que la production est constante. Dans le discours donné à l'occasion de l'installation de Walras au poste de professeur, il déclare : « Il faut que la science aborde résolument le problème de l'avenir et qu'elle parle avec cette liberté entière dont la science a le privilège. Walras estime que cette proposition ne satisfera pas les exclus qui veulent la justice, c'est-à -dire de la propriété pour eux et pour leurs descendants. Le modèle walrassien de concurrence pure et parfaite démontre qu'il existe au moins un ensemble de prix qui permet d'atteindre l'optimum dit de Pareto, c'est-à-dire un état dans lequel « on ne peut pas améliorer le bien-être d'un individu sans détériorer celui d'un autre ». à partir de 1868, la Caisse connait des difficultés qui conduisent à sa mise en liquidation en 1869. Selon Donald Walker, le concept d'Homo Åconomicus de Walras est le même que celui de John Stuart Mill. L'Ãtat et l'individu sont, pour reprendre les termes de Cyrille Rouge-Pullon[151] « deux types sociaux équivalents de même valeur se partageant la richesse sociale. Son rôle consiste principalement à réguler l'économie de marché en luttant contre les monopoles et en gérant directement les monopoles naturels. Ces vérités pures seront-elles d'une application fréquente ? Walras n'étudie pas la valeur d'usage, mais la valeur comme combinaison de l'utilité et de la rareté qui sera " l'utilité du dernier … En 1872, Walras, qui a résolu en théorie « le problème de la théorie mathématique de l'échange », l'expose durant quatre heures à Ruchonnet, qui à cette occasion, lui octroie une hausse de sa rémunération [17]. Dans sa lettre de candidature, Walras se positionne plus comme un chercheur que comme un professeur quand la France de la Troisième République à travers le concours d'agrégation fait le choix inverse. Il critique Proudhon, les saint-simoniens, les fourièristes et les marxistes. Nous chercherons à montrer dans cette étude que chez Walras, la libre concurrence, quel que soit le niveau auquel on l'appréhende (certains … Enfin dans ce système où selon Walras la fraternité est dévoyée dans la formule « à chacun selon ses besoins », l'homme n'est pas libre car il n'est pas responsable de ses actes[159].`. La concurrence parfaite selon Arrow et Debreu, Analyse de la dynamique du marché en courte et en longue période, Nouvelles pistes de recherche sur la concurrence, La concurrence comme source de formation des prix, En dehors de la France, plus personne ne parle de « concurrence pure et parfaite » et ne fait donc la distinction entre ce qui serait « pur » et ce qui serait « parfait » dans la concurrence. Comme Walras suppose que l'homme veut maximiser l'utilité totale, l'échange va avoir lieu et par là s'enclenche tout le raisonnement micro-économique de Walras bâti autour des courbes d'offre et de demande[149]. Il écrit dans Mélanges d'économie politique et sociale : « une science qui ne veut être ni latine, ni anglo-saxonne, ni slave, mais exclusivement germanique, n'est pas une science [41] ». En réalité, il n'y a que m-1 prix à déterminer puisque le prix du numéraire est égal à 1. Adolphe Landry est utilitariste et ne voit pas, à la différence, de l'économiste de Lausanne, de conflit possible entre utilité et justice[179]. », « à lâétat dâéquilibre de la production, les entrepreneurs ne font ni bénéfices. Mais à la fois le contenu de la cité idéale et les moyens d'y parvenir diffèrent de ceux de Walras[177]. Walras, comme ses contemporains l'ont noté, comme David Ricardo et François Quesnay avant lui, a tendance à accorder une grande confiance aux raisonnements abstraits. Cassel s'oppose à eux sur l'utilité marginale moyenne car il soutient que celle-ci ne peut être connue qu'une fois le prix fixé et est donc, une inconnue pas une donnée [192]. D'où l'idée de nationalisation des terres et la constitution de fermes de grande échelle pratiquant les cultures intensives[130], pour favoriser le dynamisme agricole[131]. Dans son livre La démocratie paru en 1860, Ãtienne Vacherot distingue deux écoles : celle en faveur du laissez faire qu'il nomme « l'école libérale proprement dite », et « [l']école démocratique libérale »[163]. Les auteurs ayant travaillé sur le Walras des livres autres que les Ãléments d'économie politique pure divergent sur la question de savoir si Walras est plutôt socialiste ou plutôt libéral. Les successeurs de Say possèdent, à travers le contrôle d'institutions-clés comme le collège de France ou la Société d'économie politique, un monopole sur la pensée économique qui va perdurer jusqu'à la création de chaires d'économie politique dans les facultés de droit en 1877[37]. En fait, cette conversion à la mathématisation de l'économie doit beaucoup à une discussion qu'il a eu avec le polytechnicien Saint-Simonien Lambert-Bey. Par la suite, il a précisé sa pensée au travers de quatre éditions de cet ouvrage jusqu'en 1900. Cette unité transparait dans la capacité de tous les êtres humains quel que soit leur lieu de résidence à pratiquer la division du travail, à manifester de la sympathie, à utiliser leur entendement et leur raison pour faire Åuvre de science [138]. La concurrence pure et parfaite représente un des deux cas extrêmes de structures de marché étudié par les économistes néoclassiques, le second étant le cas de monopole. François Simiand de son côté défend une méthodologie positive basée sur les faits qui est aux antipodes de celle, normative, de Walras [178]. Pour l'économiste de Genève, il est normal de payer un intérêt qui tienne compte du risque tout comme il est normal de récupérer son capital à la fin du prêt. Comme le note Mathiot[84], chez Smith, « l'intérêt individuel ne résorbe et ne règle les écarts des prix de marché que dans la mesure où un premier écart le constitue comme réagissant plutôt qu'agissant. Ce que Léon Walras reproche surtout aux saint-simoniens, c'est leur remise en cause de l'héritage. La première est celle d'A. Par exemple, deux voitures de marques différentes ne sont équivalentes ni objectivement, ni subjectivement. Selon lui, la théorie du monopole met en échec deux principes fondamentaux de la théorie des prix en concurrence, à savoir le principe d'égalité entre prix de vente et de revient et le principe d'unicité du prix sur un marché[135]. Libre entrée et sortie sur le marché : protectionnisme, permis d'exploitation, coût de recherche et développement, brevets sont autant d'entraves à l'entrée de nouveaux producteurs, sans parler des coûts de transport. Il donne également une conférence en 1896-1897 sur l'économie mathématique de Cournot, Gossen, Jevons et Walras, dont le manuscrit a été perdu[176]. La seconde fois, Gide a eu une attitude pour le moins ambiguë dans la mesure où il s'est désisté du jury et où son remplaçant a fait pencher la balance du côté défavorable à Walras et à Aupetit[174]. En 1861, Léon Walras qui demande l'autorisation de faire paraître un hebdomadaire de trente pages intitulé L'Ãconomiste, se heurte au refus du ministère de l'intérieur[9]. Par ailleurs, l'utilité marginale est décroissante : la satisfaction est d'autant plus faible que le bien est détenu en quantité. Cette opposition tient à deux raisons principales. Il s'agit d'une pensée : « qui tend à l'égalité absolue, sans vouloir cependant de son agent indispensable qu'est l'autorité; qui détruit l'Ãtat sans sauver l'individu,[qui] poursuit le nivellement des positions personnelles dans le bouleversement des conditions sociales, et enfin [qui ne reprend] de l'individualisme et du communisme .... que les erreurs et ne concilie que les excès », Walras critique la théorie de la valeur chez Proudhon et en particulier sa tentative d'assimiler juste prix et prix de revient. Le livre lui est retourné et sera finalement publié à compte d'auteur. à cette époque, il tente aussi de rédiger en collaboration avec le polytechnicien Jules du Mesnil-Marigny un Traité d'économie politique[9]. Notons ici que son libéralisme n'est pas celui de lâécole autrichienne qui en général a peu d'empathie avec l'équilibre général. La concurrence pure et parfaite est censée permettre l’équilibre sur tous les marchés sous des conditions suffisantes très particulières. Il ne devient professeur ordinaire qu'en juillet 1871 après avoir fait ses preuves[16]. Ces équations expriment « l'égalité de la somme des quantités des services employés dans toutes les industries et de l'offre totale de ces services », « l'égalité de la somme des coefficients de production des services qui y sont utilisés, multipliés par les prix respectifs de ces services, et du prix unitaire du produit de l'industrie » et enfin l'égalité entre le coût moyen, le coût marginal et le prix des services dans toutes les industries[98]. Cela tient, semble-t-il à ce qu'ils ont des vues divergentes sur la possibilité des comparaisons interpersonnelle d'utilité et des philosophies sociales différentes[189]. Léon Walras a lu le livre ; c'est même lui qui pour une fois a recommandé un livre à son père Auguste. Intérêt et limites de la concurrence pure et parfaite. Ce qui intéresse Walras dans les EEPP, c'est de traiter de l'économie comme on traite de la mécanique pure. La justice distributive est celle qui préside aux concours et qu'on représente une couronne à la main ; c'est elle qui veut que les coureurs soient représentés en raison de leur agilité, c'est-à -dire dans l'ordre suivant lequel ils ont atteint leur but (EES,160 et CES, 215)[126]. Les besoins des chemins de fer et des banques seront couverts eux par les écoles d'ingénieurs[48] qui formeront les experts qui prendront la relève des économistes libéraux littéraires. Il faut ici remarquer que, chez Walras, l'Ãtat n'a pas à chercher une fonction d'utilité collective aux individus dans la mesure où il est une personne morale autre que les individus. à la demande de son père, il s'inscrit alors en tant qu'élève externe à l'Ãcole des Mines de Paris mais ne réussit pas les examens qui lui auraient permis de poursuivre sa scolarité dans cette école[3]. Walras a décrit l’équilibre général de concurrence pure et parfaite et a cherché à montrer que cet équilibre est optimal. Il est à noter que chez Walras[97] : « à lâétat dâéquilibre de la production, les entrepreneurs ne font ni bénéfices. Notons ici que dans les Ãléments d'économie politique appliquée, Walras a parfaitement conscience que les hommes manquent de clairvoyance et ne comprennent pas toujours où est leur intérêt, d'où notamment les crises financières[150]. En 1877, il fait paraître la seconde édition largement remaniée des Ãléments d'Ãconomie Politique Pure[19]. Charles Gide, dans son Cours de 1909, notait à la page 19 que « la méthode abstraite de Ricardo revit dans les écoles mathématique et psychologique », en clair, dans l'école de Walras et dans l'école autrichienne [68]. Cassel refuse aussi d'accepter l'idée que la satisfaction maximale soit obtenue dans le cadre d'une économie de concurrence car pour lui les grandes entreprises sont plus efficaces que les petites[193]. Mais on verra que ces vérités d'économie politique pure fourniront la solution des problèmes les plus importants, les plus débattus, et les moins éclaircis d'économie appliquée et d'économie sociale [67]. Dans un passage souligné par Walras, il note que la politique pure « le plus souvent ne peut que montrer le but : c'est à l'économie politique à trouver les moyens. Au terme de l'ajustement, chaque entreprise en longue période fixe son niveau de production en fonction du prix du marché et de son coût marginal, pour aboutir à l'égalité : coût marginal = coût moyen = prix du marché. Dans ces modèles, il ne cherche pas à démontrer l'équilibre, mais le suppose[196]. En fait, Péguy reprendra l'exacte méthode de Walras pour définir sa cité idéale dans ses Premiers et second dialogue de la cité harmonieuse. La société et l'Ãtat ont des besoins autres que ceux des individus[173] et l'appareil d'Ãtat a ses propres champs d'intervention. Il s'agit du premier ouvrage économique de Walras, datant de 1860 et contenant deux parties distinctes. Pour Walras, sur le marché des services « se rencontrent les propriétaires fonciers, travailleurs comme vendeurs et les entrepreneurs comme acheteurs de services producteurs, câest-à -dire de rente, de travail et de profit. Walras commence à critiquer le marxisme à partir des années 1895, quand il supplante les doctrines socialistes que Pierre Dockès qualifie de quarante-huitardes[160]. Pour lui le besoin d’acquérir un bien est influencé par la satisfaction qu’apporte la consommation dudit bien. Dans la deuxième partie de son premier ouvrage économique, Walras reproche à Pierre-Joseph Proudhon de ne pas comprendre que l'économie est une science naturelle où sont à l'Åuvre des forces inéluctables[116]. La concurrence pure et parfaite ou, tout simplement, la concurrence parfaite, correspond à la théorie de la formation du prix élaborée au par les économistes néo-classiques. Pour Dockès[171], le caractère singulier du socialisme de Walras vient de sa recherche d'« une synthèse entre l'intérêt (ou l'utilité) et la justice (ou la morale), donc entre l'économie politique (essentiellement dans son aspect de science appliquée) et la science morale (ou sociale) ». Celui-ci note que l'économie « ne traite pas de la totalité de la nature humaine comme modifiée par l'état social, ni de la totalité de l'homme en société » (Homo Åconomicus de Walras )[144]. Cela lui permet d'être plus aisément compréhensible. Comme son interlocuteur lui dit qu'un tel endroit n'existe pas, il lui rétorque : « alors vous percevez l'action des lois naturelles en économie »[183], Le successeur de Walras puis de Pareto à Lausanne, Pasquale Boninsegni continue les travaux de ses prédécesseurs sur l'équilibre général jusqu'aux années trente. La concurrence pure et parfaite représente un des deux cas extrêmes de structures de marché étudiés par les économistes néoclassiques, le second étant le cas de monopole . Dans sa théorie de la production, Walras ne néglige pas seulement le rôle des entrepreneurs, il néglige également les délais d'adaptation de la production (qu'il traite partiellement dans sa théorie de la monnaie)[86]. Pourtant, selon cet auteur, les crises des années 1880, 1890 montraient qu'un modèle ricardien ne permettait plus de comprendre la réalité. Si Walras utilise l'abstraction homo Åconomicus, c'est, en reprenant les mots de Mill, parce que « cela est le mode que la science doit forcément suivre [145] ».