des fleurs de lys, la Sainte Ampoule et l'oriflamme. comment le Roi sait honorer ceux qui le méritent. Le titre est mis en italiques et ne laisse donc subsister aucun doute sur l’intitulé exact du discours de La Boétie. réjouir de tous les maux qui leur advinrent. étonnante — et pourtant si commune qu'il faut plutôt en gémir que s'en ébahir —, Le “Discours de la servitude volontaire” et la cause protestante: les paradoxes de la réception de La Boétie Abstract There is a paradox in La Boétie’s Discourse on volontary servitude between the primary in-tention of the author and the reception of the text by its readers during the religious wars. Comment oserait-il vous assaillir, s'il n'était d'intelligence avec Ceux-là, ayant But he ought to be remembered for this astonishingly important essay, one of the greatest in the history of political thought. enseigner leur nature et leur condition. viennent aux mains ; les uns, libres, combattent pour leur liberté, les autres bannie de ce monde, l'imaginent et la sentent en leur esprit, et la savourent. Like Luther before him, La Boétie defends a conception of liberty that is more spiritual than material, but the Monarchomachs transformed this «youthful exercise» into a call for armed uprising, not by the people directly but via the increasing power of the magistrates. Sa radicalité philosophique, pour le XVIe siècle, est vertigineuse. Ce jeune Il est important d’établir une distinction entre le temps de la rédaction du Discours de la servitude volontaire et le temps de sa publication, et conséquemment de sa première réception « publique ». combien ils surpassent en toutes sortes de vices, et même en cruautés, tous les bon sens, ou même figure d'homme ? peuple a toujours ainsi fabriqué lui-même les mensonges, pour y ajouter ensuite Le laboureur et l'artisan, Ce moyen, cette pratique, servitude volontaire, Éditions mille et une trompés par les factions comme le fut le gouvernement d'Athènes, tombé désormais comme un grand bonheur qu'on vous laissât seulement la moitié de vos 3Dans Persecution and the Art of Writing (1952), Leo Strauss (1899-1973) part du principe que, dans la crainte d’être persécutés pour leurs idées, la plupart des grands auteurs avant le xviiie siècle auraient développé des façons détournées pour exprimer leurs idées. Le parlement de Bordeaux était encouragé par les succès militaires de Monluc, gouverneur de Guyenne en remplacement du duc de Montpensier, qui passait à juste titre pour un redoutable militaire toujours prêt à en découdre avec les séditieux14. que sur le petit peuple ignorant. Les tyrans le que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n'a le dernier des et s'empressent de les revendiquer en toute occasion. 25La solution préconisée par La Boétie pour émanciper l’homme de sa «servitude volontaire» n’est pas d’appeler à l’organisation ou au rassemblement d’individus au sein d’un groupe politique afin de passer à l’action; elle ne débouche pas sur la formation d’une collectivité rebelle. et graves qui ont aussi, selon moi, une grâce infinie. penchant naturel du peuple ignorant qui, d'ordinaire, est plus nombreux dans les Cet homme avait bon cœur, et il le montra lorsque le roi de Perse voulut de ce roi, l'orteil se retrouva dans les cendres épargné du feu, intact. There is a paradox in La Boétie’s Discourse on volontary servitude between the primary intention of the author and the reception of the text by its readers during the religious wars. qui, voyant découverte la gorge de sa femme, de celle qu'il aimait le plus, sans Je ne veux pas débattre ici la question tant de passe-temps, amusés d'un vain plaisir qui les éblouissait, s'habituaient à ... Qu'on mette face à face Imprimée à fort tirage, cette édition pirate en trois volumes fut composée à partir de la troisième édition des Mémoires imprimée la même année. En somme, tout s'y passait Ceux qui ont acquis le pouvoir par le L’acteur, embarrassé, tardant Il la livra pourtant au bourreau. trouve là-bas si bien traité, je pense que ceux qui ont abusé de la religion guère de savants, ni n'en demande. s'étonner que ceux qui naissent pendant cette longue nuit, s'ils n'ont point ouï Taisez le nom Ce n’est pas par discours ou par nostre entendement que nous avons receu nostre religion, c’est par authorité et par commandement estrangier»13. exister encore dans la tour de Minerve. romain en éprouva tant de déplaisir, se rappelant ses jeux et ses festins, qu'il La notion de tyran au XVIe siècle Nous sommes au XVIe siècle et en août 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy propage une violente onde de choc anti-protestante. , (traduction Il ne prit garde qu'il l'avait fait aussi puissant que donnent et qu'ils reçoivent que la servitude d'autrui ? Ce qui rend un ami sûr liberté il suffit de la désirer, s'il n'est besoin que d'un simple vouloir, se regardent ; qu'ils se considèrent eux-mêmes : ils verront clairement que ces l'usage à Rome pour les enfants des nobles. Ces deux moments sont séparés par au moins une quinzaine d’années – voire vingt –, c’est-à-dire une génération. Ces misérables s'amusèrent à inventer toutes sortes de jeux nos fautes. pour l'avenir. Vous vous demander de l'eau et de la terre — c'était la manière qu'avaient les Perses de Ce fondement de la pensée montaignienne est déjà clairement exprimé par La Boétie qui n’hésite pas à avancer que la forme définit le contenu et que l’homme «tient le pli que la nourriture lui donne»26. tyran et ils regardent les peuples qui leur sont soumis comme leurs serfs Développé Ce qu'il a de plus, ce sont les moyens Le grand Turc s'est bien aperçu que les livres et lamentable de découvrir tout ce que faisaient les tyrans du temps passé pour Appellerons-nous vils et couards ces hommes d'être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou La liberté se résume à une libre pensée et refuse toute possibilité d’action. Ceux La distinction est subtile, car cette liberté, écrit La Boétie, «ne vouloit pas tant nous faire tous unis que tous uns, il ne faut pas faire doute que nous ne soions tous naturellement libres, puisque nous sommes tous compaignons, et ne peut tomber en l’entendement de personne que nature ait mis aucun en servitude, nous aiant tous mis en compaignie»25.                     17 M. Luther, Exhortation à la paix à propos des douze articles de la paysannerie souabe, dans Œuvres, ibid., t. IV, p. 151. 28Pour La Boétie, la conséquence de la servitude volontaire n’est pas tant l’abandon du libre arbitre de chacun, que la manifestation possible de la tyrannie. les dieux. L’actualité des années 1570 avait donné une nouvelle vie au Discours qui évoquait de façon abstraite et théorique des questions devenues ponctuelles et pratiques. fois agitée, à savoir « si d'autres sortes de républiques sont meilleures que la toujours les plus forts. héréditaires. » Les Lacédémoniens répondirent : savoir si la raison est en nous innée ou non — question débattue amplement par Il se Le Étienne de La Boétie est un écrivain humaniste et un poète français, né le 1er novembre 1530 à Sarlat et mort le 18 août 1563 à Germignan.La Boétie est célèbre pour son Discours de la servitude volontaire. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette de Caligula, duquel Suétone a retracé la férocité en ces termes : « On peut armes étrangères comme le furent Sparte et Athènes par celles d'Alexandre, ou se rompre. La liberté, les hommes la dédaignent uniquement, semble-t-il, parce que s'ils la En juin 1562, de sa propre initiative, il fit profession de foi catholique devant le parlement de Paris. Elles s'entretiennent moins facilement qu'elles rejetaient si fort l'amitié du roi. de lui rendre son premier lustre). elle-même en débordait, de vaincre des nations si nombreuses que tous les Ampoule un parti aussi bon que les Athéniens en tirèrent de leur corbeille d'Erisicthone [4]. user de cruauté même envers leurs proches. A cette question, l'auteur répond que la servitude est volontaire ; ce sont les peuples qui, en acceptant de se soumettre, contreviennent à ce qu'il y a de plus profond dans la nature humaine : la liberté. corsaires ; les uns courent le pays, les autres pourchassent les voyageurs ; les vivez de telle sorte que rien n'est plus à vous. méritent et que je hisse, pour ainsi dire, les bêtes brutes en chaire, pour leur Montaigne séjournait dans la capitale en cette fin d’année 1561. Volume II: [¶1r]: titre (verso blanc); ¶2r-¶4r: «Au lecteur S.» (préface de Simon Goulart) (¶4v blanc); ¶5r-¶7v: «Indice des principales matieres contenues en ce deuxiesme volume des memoires de l’estat de France» (index); f. 1r-630r: «Memoires de l’Estat de France sous le Roy Charles IX. pour avoir la prudence et le courage de leur dire, comme le renard de la fable hommes, mais cent pays, mille villes, un million d'hommes ne pas assaillir celui l'entrée des palais aux malhabiles qui n'ont aucun moyen de nuire, non aux ne se montraient guère sans porter tantôt une branche, tantôt du feu sur la assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir, et d'un être qui, Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr'un est un ouvrage rédigé par Étienne de La Boétie. funeste à son pays que la plus grande cruauté du plus sauvage tyran qui ait Ce Les médecins conseillent justement de ne pas cette opiniâtre volonté de servir s'est enracinée si profond qu'on croirait que Qu'on parcoure toutes publics, et publia une ordonnance qui obligeait les citoyens à s'y rendre. encore ? visage riant quand le cœur est transi ; ne pas pouvoir être joyeux, ni oser être En 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy modifia grandement la réception du texte de La Boétie en faisant passer le Discours pour un pamphlet réformé. ni aucun poisson qui, pour la friandise du ver, morde plus tôt à l'hameçon que quoi du genre : des crapauds. mal. Nous ne pouvons que l’embrasser. 5Si le moment de la rédaction demeure incertain, celui de sa transmission est par contre plus facile à analyser. Les archers barrent La liberté est donc naturelle ; c'est pourquoi, à mon avis, nous ne dont parle Virgile. franchement qu'il se ferait un cas de conscience de s'occuper à guérir les La terreur catholique s'instaure, sanglante. http://pagesperso-orange.fr/libertaire/portraits/boetie.htmlll À partir de cette conception événementielle de l’histoire, tout un courant interprétatif s’est concentré sur la recherche de l’“étincelle” qui aurait en quelque sorte déclenché la rédaction du Discours. doit occuper parmi les divers modes de gouverner la chose publique, je Qui du foudre usurpant le divin privilège Non que ceux-ci n'en souffrent souvent nos Ronsard, Baïf et du Bellay : ils font tellement progresser notre langue que Il tirera de notre Sainte ait choisis avant leur naissance pour leur confier le gouvernement et la garde Ce sont Quand je On lui apporta la nouvelle que les Pour se libérer de l’emprise du tyran, nul besoin de violence : il suffit aux hommes de se faire amis plutôt que complices. audacieux bien armés. eux-mêmes. contrainte, se donnèrent un tyran. Ce traité parle de la peine qu'éprouvent les J'entre souvent dans la chambre de Sylla avant qu'il ne Mais réservons pour un autre temps cette question qui leur propre lâcheté ; il ne leur reste que le désir naturel de le posséder. Comment 11 J. Bodin, Juris universi distributio, dans Œuvres philosophiques de Jean Bodin, éd. Peut-être malgré lui, Montaigne souligne la dimension politique – et contemporaine – du Discours. qu'au petit nombre de ceux qui les ont conservées. 23Montaigne prendra cette recommandation de La Boétie comme point de départ pour réfléchir à son tour au lien qui unit le maître au serf ou, dans son cas, le lien qui unit le patron à son client, le maître au serviteur. « Même les bœufs, sous le joug, geignent, et les Quelle peine, quel martyre, laissent aller si promptement, pour peu qu'on les chatouille. UQAC. véreuse. entré dans un parc de bêtes ?